Voici quelques affirmations complémentaires, ainsi que les négations qui distinguent la théologie de la nouvelle alliance des deux autres principaux systèmes.
Affirmations complémentaires
- Le critère d’appartenance au peuple de Dieu passe de l’ethnie dans l’ancienne alliance, à la foi en Christ dans la nouvelle alliance (voir cet article).
- Le contenu de la foi salvatrice des Saints de l’AT était substantiellement différent de celui des Saints du NT (même si la finalité est la même : la foi dans le salut du Dieu d’Israël).
- Le bénéfice du sacrifice de Christ est appliqué rétroactivement aux Saints de l’AT qui exerçaient une foi salvatrice.
- La Loi mosaïque :
– Etait une expression particulière de la loi divine, dans un contexte particulier, à un stade spécifique de la révélation, avec un but précis
– Avait une fonction typologique et des objectifs particuliers dans le plan de rédemption
– Révélait le caractère de Dieu et sa volonté
– Servait à séparer Israël des autres nations
– Révélait le péché
– Accroissait le péché
– Supervisait la nation physique d’Israël et servait de codification pour la vie dans le pays
– Faisait office de « nourrice » temporaire, à cause des transgressions, en attendant l’avènement de la foi
– Servait à emprisonner Israël, et par extension, toute l’humanité sous le péché
Contre le dispensationnalisme
- Israël et l’Église ne sont pas deux entités distinctes dans le NT (cf DSP).
Le Peuple de Dieu dans le NT ne doit pas être imaginé comme « Israël + Eglise », mais comme l’ensemble des membres de la nouvelle alliance, qu’ils soient juifs (branches naturelles) ou non-juifs (branches greffées).
- La nation d’Israël n’est pas le point central de l’histoire rédemptrice mais une simple étape vers un but : l’Eglise n’est pas une parenthèse mais la culmination d’Israël.
- La terre promise et les prophéties s’y rapportant étaient principalement des figures typologiques, des préfigurations symbolisant d’une part le salut et le repos de Dieu, et d’autre part la promesse que les saints vont hériter de la création tout entière.
- Romains 11 présente une restauration spirituelle à venir des juifs ethniques, mais cela n’implique pas une quelconque « division » du peuple de Dieu. Cette restauration spirituelle n’entraîne pas non plus de prise de position quant à l’Israël politique moderne (puisque le NT ne donne pas d’ordres à portée politique aux chrétiens, la question de la terre est interprétée spirituellement et ‘universalisée’).
Contre la théologie de l’alliance
- La Nouvelle Alliance est comme son nom l’indique, nouvelle (prophétisée dans l’AT, instaurée dans le NT). Elle n’est ni une administration d’une alliance englobant toute l’histoire rédemptrice (cf TA), ni la ratification d’une alliance déjà indirectement en vigueur dans l’AT mais non promulguée (cf TAB)
- Israël n’est pas « L’Église dans l’ancien testament » (cf TA), il y a une distinction entre l’Israël de l’ancienne alliance et l’Eglise du NT, même si les deux sont reliées organiquement.
- L’humanité n’est pas liée par une hypothétique « Alliance des oeuvres » (cf TA/TAB). Ce qui a de tout temps lié la race humaine à Dieu est la nécessité d’obéissance inhérente au statut de Créature face à un Dieu Saint
- Le supposé protevangelium de Genèse 3:15 et les diverses annonces du Messie sont des prophéties/promesses, ces données ne constituent pas directement et spécifiquement l’objet de la foi requise par Dieu pour les Saints de l’AT (cf TA/TAB). Dans leur contexte historico-rédemptif, ces éléments ne sont pas des injonctions à croire en un Rédempteur souffrant pour la justification (comme peut l’être le message de l’évangile dans le NT).
- Tous les membres de la Nouvelle Alliance sont des Saints régénérés, contrairement à l’ancienne alliance qui pouvait avoir en son sein des membres non régénérés (contra TA).
- La conception baptiste de « l’Alliance de grâce » (encapsulant rétroactivement toute l’histoire rédemptrice, progressivement révélée à travers les types et promesses de l’AT et directement assimilable à la nouvelle alliance) est également considérée comme un concept non scripturaire.
- Le concept d’Alliance de grâce, supposément instaurée en Genèse 3:15 et englobant toute l’histoire rédemptrice via plusieurs administrations d’une même substance (cf TA), est une construction théologique extrabiblique et illégitime.
- L’ancienne et la nouvelle alliance ne sont pas « deux administrations différentes d’une même alliance à la substance unique » (cf TA). Classer l’ancienne alliance comme une alliance « par les oeuvres » ou « par la grâce » est réducteur. L’alliance avait deux aspects : un cadre global gracieux mais avec une dimension conditionnelle (pas pour le salut mais en tant que loi pour la vie dans le pays, avec les promesses matérielles qui y étaient rattachées). La nouvelle alliance est elle en revanche intrinsèquement gracieuse.
- Le décalogue n’est pas la « Loi morale » divine, éternelle et immuable par laquelle tous seront jugés (cf TA/TAB). Les hommes seront jugés selon l’oeuvre de la loi imprimée sur leur coeur, à savoir le sens intuitif de bien et de mal, les normes et exigences morales de base connues de tous, partout et en tout temps, et rendues manifestes par le témoignage intérieur de notre conscience.
- Les chrétiens ne sont pas soumis au Sabbat, c’était une figure typologique, l’ombre et l’image du repos trouvé dans le salut de Dieu.
Abréviations : TA = Théologie de l'alliance DISP = Dispensationnalisme TAB = Théologie de l'alliance version Baptiste AT = Ancien Testament NT = Nouveau Testament Crédit image : Zanthia
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