N.T. Wright sur la nature de l’ancienne alliance et la division tripartite


De nombreux théologiens actuels reflètent dans leurs écrits les diverses positions défendues par la Théologie de la Nouvelle Alliance. Un exemple ici avec N.T. Wright, sur la nature de l’Ancienne Alliance ou encore sur la supposée division tripartite de la loi.

« La Torah n’a ni été abolie, comme si elle avait été mauvaise ou démoniaque, ni confirmée dans le sens avec lequel les juifs la considéraient. C’était une chose positive, délibérément donnée par Dieu dans un but spécifique et pour une période précise. Une fois ce but atteint et cette période écoulée, la Torah a accompli son objectif, coïncidant avec la conclusion de son règne désigné, non pas en tant qu’élément négatif à abolir mais plutôt en tant que chose positive dont la tâche est terminée. Si l’on voulait se référer au cadre luthéro-calviniste qui a dominé les discussions sur cette question, on pourrait présenter les choses de la façon suivante. Les luthériens veulent maintenir le contraste net entre loi et évangile, Paul aussi, mais dans le contexte d’un plan unique de Dieu et sans aucune suggestion que la Torah eut été d’une quelque façon négative. Les calvinistes veulent garantir que Dieu n’a pas changé ses plans ou d’avis au cours de l’histoire, Paul aussi (et c’est précisément le sujet de Romains 9-11), mais il insiste que ce plan unique a toujours impliqué une rupture spectaculaire, une croix et une résurrection inscrites dans la structure même de l’histoire. Le Messie est l’accomplissement de l’objectif à longue échéance du Dieu d’Israël. C’est premièrement dans ce but que la Torah avait été donnée, en tant que mode d’administration temporaire. C’est dans ce Messie que s’accomplissent les objectifs paradoxaux du créateur envers Israël, et ainsi envers le monde entier. Il est le point culminant de l’alliance. »

~N.T. Wright, The Climax of the Covenant, 241
 

« Compte tenu de la mise en avant de cet accomplissement unique en Jésus-Christ, l’Ancien Testament ne pouvait pas perdurer dans la communauté chrétienne avec le rôle qu’il jouait jusqu’alors. Le christianisme ne répète pas les épisodes précédents de l’histoire, pas plus qu’il ne répète les accomplissements de Jésus ; plutôt il les célèbre et bâtit sur eux. Dès le départ, dans le ministère de Jésus et dans les écrits de Paul, on trouve de constants indicateurs que cet accomplissement signale un nouveau chapitre clé dans l’histoire, un nouvel acte dans la pièce. Les schémas maladroits tels que ceux de Marcion et ceux, théologiquement parallèles, de certains des Réformateurs ne rendent pas justice à l’habileté avec laquelle le christianisme primitif continuait à concevoir la vie sous l’aune de l’Ecriture tout entière, quoique d’une manière multiforme. La même chose vaut pour les conclusions pragmatiques basées sur des principes approximatifs d’autres auteurs des 16e et 17e siècles, qui considéraient les lois « civiles » et « cérémonielles » comme étant abolies et les lois « morales » comme toujours en vigueur, ignorant par-là que la majorité des juifs de l’antiquité n’auraient pas admis une telle distinction. »

~N. T. Wright, The Last Word, 56-7

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